Le fabricant californien de véhicules électriques, Tesla, a dévoilé avant-hier un camion semi-remorque de 18 roues entièrement électrique et aussi son intention de fabriquer un nouveau roadster capable d’atteindre une vitesse de 100 km/h en 1.9 secondes.
Très flamboyant comme toujours comme annonce et comme promesses.
Le nouveau roadster, il est magnifique, sera capable d’une telle vitesse mais également d’une autonomie de 1 000 kilomètres avant une recharge et une vitesse de pointe légèrement au-dessus de 415 km/h, oui vous avez bien lu, 415 km/h. Le prix de vente est fixé à 322 000 dollars canadiens et le versement nécessaire pour pré-commander ce nouveau roadster a été fixé à 64 000 dollars canadiens.
Quant à son semi-remorque, l’industrie du camionnage salue cette annonce, on apprend même que Loblaw et Walmart en aurait déjà commandé près de 50 pour leurs déplacements au Canada mais on ignore le prix de vente pour le moment, AutoCarbure estime qu’il sera aux alentours de 250 000 dollars américains. Le prix du versement pour en pré-commander une est fixé à 5 000 dollars américains. L’autonomie de la semi-remorque a été annoncée à 825 kilomètres avec une charge de 80 000 livres.
Chose étonante pour la semi-remorque de Tesla, le conducteur sera placé au centre et non à gauche ou à droite (selon le pays).
Attention à Tesla.
L’entreprise a de la misère a remplir ces belles promesses non pas en termes de spécifications techniques des véhicules annoncées, tel que son Model 3 de Tesla, mais en termes de production.
Pour faire face à la demande, Tesla est censé produire 10 000 Model 3 par semaine, or au dernier trimestre elle en a livré que 260 malgré sa promesse d’en livrer 1 500. Pire encore, le fabricant californien prévoit n’en produire que 5 000 par semaine au printemps 2018.
Si vous connaisez un peu la production automobile, comment un fabricant peut arriver à livrer 5 000 voitures par semaines alors qu’au couranrt des trois derniers mois il en a livré que 260?
Il faut croire aux licornes pour penser que Tesla atteindra à court-terme ses promesses de production.
La réalité rattrape Tesla et rappelle trop le défunt fabricant automobile Tucker. Beaucoup de promesse avec un véhicule hors du commun, mais incapable de livrer et on connait la suite le fabricant a disparu, faute d’argent.
Justement, l’argent, c’est le nerf de la guerre pour Tesla. Passant de revenus annuels de 2 milliards en 2013 à 7 milliards en 2016, le fabricant a un carnet de commande bien garni. Mais pendant la même période Tesla est passé d’une dette de 568 milliards à près de 6,5 milliards. Le chiffre d’affaires a été multiplié par 3 pendant que la dette a été multiplié par 11.
C’est très alarmant comme situation d’autant plus que Tesla ne dégage aucun profit sur une base annuelle.
Encore plus alarmant pour Tesla, il ne se passe pas trois semaines sans qu’un fabricant automobile annonce un nouveau modèle de véhicule électrique moins cher que ceux vendus par Tesla.
À long-terme Tesla est-elle viable? Chez AutoCarbure.com, nous en doutons grandement,
Tesla semble vivre sur du temps emprunté et surtout sur des emprunts bancaires ou des versements d’argent sur des commandes futures. Car le fabricant a beau avoir un carnet de commande bien rempli, mais il fait face à des retards de production considérables.
Selon le site canadien de Tesla, si vous commandez votre Model 3 aujourd’hui vous pourriez en prendre possession dans les 12 à 18 prochains mois avec un versement de 1 000 dollars américains.
Sauf qu’avec les retards de production, il ya de fortes chance qu’une Tesla Model 3 commandée en novembre 2017 ne vous soit livrée qu’à la fin 2019 ou même à l’été 2020 ou même plus tard, voire jusqu’en 2021. Ce n’est qu’un versement de 1 000 dollars mais tout de même. Pour le nouveau Roadster, il faut verser 64 000 dollars canadiens et vous pourriez ne recevoir votre véhicule que très tard en 2020 ou même en 2021. C’est beaucoup de temps à attendre pour un versement de 64 000 dollars canadiens.
Quant à son semi-remorque, Tesla ne prévoit débuter sa production avant 2019 et probablement sa livraison pas avant 2020.
Ces accomptes versés à Tesla sont pour elle une façon de se financer auprès du grand public à court-terme. Mais si un jour le fabricant ne dévoile pas de profits, il y a de forte chance qu’il frappe financièrement un mur et que le château de cartes s’effondre.
Tesla demeure une entreprise révolutionnaire mais qui devra tôt ou tard dégager des profits davantage que d’innovations, c’est son avenir qui est en jeu.
Voyez la vidéo de l’annonce du semi-remorque et du Roadster par Elon Musk, fondateur de Tesla.