On apprenait hier que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) trouvait le projet de réseau électrique métropolitain (REM) de la Caisse de dépôt et de placement du Québec un projet prématuré.
AutoCarbure est du même avis mais pour des raisons distinctes.
Le BAPE estime-donc qu’il serait prématuré d’autoriser la réalisation du projet REM en raison du manque d’information disponible sur le plan financier et environnemental, et sur l’achalandage potentiel de ce réseau de transports collectifs de 5,5 milliards.
Sur ce point AutoCarbure est en accord. Comment l’achalandage de ce réseau pourrait être viable alors que la tendance depuis quelques années pour les entreprises est d’établir leur siège social sur la Rive-Sud de Montréal ou sur la Rive-Nord à Laval ou Terrebonne, la ville avec la plus forte croissance au Québec.
Le tracé du REM proposé par la filiale de la Caisse, CDPQ Infra, permettrait de relier le centre-ville de la métropole à la Rive-Sud, à la banlieue nord, à l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau à Dorval et à l’ouest de l’île de Montréal. Malheureusement il ne relie presque pas Laval, la troisième ville en importance au Québec.
Certes l’aéroport de Montréal est mal désservie. Mais peut-être que la CDPQ devrait justement tabler sur un nouvel aérport plutôt que sur un train. L’aéroport Pierre-Elliot Trudeau est situé sur l’île de Montréal est beaucoup de citoyens se plaignent du bruit.
Pourquoi pas construire un nouvel aéroport sur la Rive-Sud de Montréal? L’infrastructure routier est déjà en place et il y aurait simplement besoin d’ajouter un autre lien autoroutier entre les autoroutes 20 et 10, quelque part entre les autoroutes 30 et 55.
Pour des raisons de logistique, l’aéroport de Dorval pourrait être utilisée pour le freight comme c’est le cas de Mirabel en ce moment. Mirable pourrait éventuellement être remis à l’agriculture après décontamination des lieux. Ainsi cela désengorgerait les autoroutes 13 et 15 du flots de camions lourds qui transigent de l’aéroport de Mirabel vers plusieurs endroits sur l’île de Montréal.
Le développement actuel sur la Rive-Sud de Montréal ne peut pas être renversé. C’est une tendance qui est ancrée et qui ne cessera de croître. Pourquoi? Il y a de la place sur la Rive-Sud de Montréal. Brossard est appellé à croître davantage de même que les autres villes comme Longueuil, Sainte-Julie, Boucherville, Varennes et même jusqu’à Saint-Hyacinthe.
Le gouvernement du Québec doit aller avec cette tendance. Montréal sera toujours Montréal, cela ne changera pas. Mais le gouvernement doit se plier à un fait accompli. Montréal n’est pas une ville que l’on peut développer comme une ville moderne… il n’y a plus de place.
Il ne faut pas se leurrer non plus, le projet REM ne coûtera pas 5,5 milliards mais probablement le double voire le triple. À Montréal dès que vous creusez, c’est une boître à surprise. Regardez juste les projets du nouveau CHUM et de l’équivalent anglophone. Des projets qui ont dépassé les coûts et il est clair que le projet de REM dépassera les coûts.
Au niveau du financement, le gouvernement n’a pas les moyens, et tout il se sert de façon maladroite de la CDPQ pour arriver à ses fins politiques. La CDPQ c’est le bas de laine des québécois. Aucun politicien ne devrait toucher à cela.
Si le gouvernement n’a pas les moyens de ses ambitions, c’est qu’il doit mieux gérer les zillions de dollars que les québécois et le gouvernement fédéral lui envoient chaque année.
Dans un volumineux rapport de 323 pages, le BAPE a estimé que le promoteur du REM a manqué à ses obligations de transparence en tardant à rendre publiques des données sur l’achalandage des trois antennes du train projeté qui desserviraient la banlieue nord, l’ouest de l’île de Montréal et l’aéroport international Trudeau, à Dorval.
C’est un projet voué à l’échec ou qui deviendra le projet de trains le plus coûteux de la planète, frisant les 20 milliards.
AutoCarbure n’entrera pas dans les détails et les règles de construction au Québec. Mais quand on regarde ce qui se fait en Corée du Sud et en Chine, on a le droit de se questionner sur les méthods de construction au Québec qui disons-le, sont devenues obsolètes et non compétitives. Ce qui se bâtit en Chine en 3 mois en prend dix fois le temps ici. Ce n’est pas normal.
Le BAPE reproche aussi à CDPQ Infra de n’avoir pas évalué les répercussions de son projet sur les sociétés de transport existantes, qui seront forcées d’adapter leurs activités en fonction de l’exploitation du réeseau électrique métropolitain. AutoCarbure ajoute aussi que la CDPQ n’a pas non plus réalisé les impacts de VIa Rail dans le projet.
Le Canada est le plus grand pays du monde où le train de passagers demeure le plus mal exploité.
Pourquoi tout à coup le Québec aurait cette expertise?
Regardez les américains? Le train y est presqu’absent. Pourquoi? Pourtant ils sont 310 millions. Parce qu’ils ont su développer un bon réseau routier, solide et efficace et ils ont des tarifs aériens qui favorisent les déplacements dans leurs pays.
Le Québec, et le Canada, doit développer des aéroports efficaces et des réseaux routiers efficaces. Le réseau électrique métropolitain de la CDPQ est un projet bâclé qui doit mourir. On espère tous que la CDPQ a de meilleurs idées pour le bas de laise des québécois.
Et si jamais on voulait donner le contrat des trains du réseau électrique américain à Bombardier, bien il faudrait regarder ce qu’ils ont fait récemment à Toronto et à Montréal avec les trains Azur…
Montréal, le Québec et le Canada doivent s’ouvrir sur le monde et aller chercher des idées, des nouvelles façons de faire et surtout s’adapter.
Dans un contexte où le Québec est l’État le plus règlementé et le plus syndiqué en Amérique du Nord, l’efficacité à beaucoup de place à croître.
Le Réseau électrique métropolitain, proposé par la Caisse de dépôt et placement du Québec, est un projet de train électrifié de 5,5 milliards qui s’étendrait sur 67 kilomètres et qui comptera 24 stations dans sa phase initiale.
Tout à coup on dirait que la CDPQ s’est dit, tiens le métro de Montréal est vétuste on va en bâtir un nouveau avec le réseau électrique métropolitain.
Nous sommes en 2017 et le métro de Montréal exige encore d’avoir un opérateur à bord de chaque rame. Alors qu’à Vancouver, ville du même pays que Montréal, le tout s’opère sans opérateur à bord depuis près de 30 ans.
Dès sa présentation, en avril 2016, le projet de réseau électrique métropolitain a été salué comme le plus ambitieux projet de transport en commun au Québec depuis l’inauguration du métro, il y a 50 ans. Mais tournons-nous vers le monde et regardons ce qui se fait de mieux ailleurs avant d’accoucher d’une souris de 20 milliards.
Peut-être que de juste avoir une portion du métro de Montréal avec des trains à voies extérieures ou surélevées comme à Boston, Chicago ou New York est une meilleure solution pour le développement simultanée des rives Sud et Nord de la métropole qui se meurent qu’est Montréal.
Non seulement le projet de réseau électrique métropolitain de la CDPQ est un projet prématuré mais surtout très questionnable dans sa forme et dans ses objectifs.