La nouvelle diffusée de par le monde sur les deux chercheurs qui ont démontré qu’il était possible de prendre le contrôle à distance d’un véhicule Jeep piraté n’a pas laissé le choix au constructeur automobile Fiat-Chrysler. Vendredi il a annoncé un rappel de 1,4 million de véhicules aux États-Unis afin de mettre à jour leurs systèmes informatiques.
Dans le cadre de l’expérience menée pour le compte du magazine techno Wired, les chercheurs ont pris à distance, par Internet, le contrôle du moteur, de la direction du véhicule ainsi que de ses freins. Ils ont pu aussi contrôler le fonctionnement de la climatisation, de la radio, du lave-glace et même des essuie-glaces.
Les véhicules concernés par le rappel sont notamment le Jeep Grand Cherokee et le Cherokee des années 2014-2015, de même le Dodge Challenger de l’année 2015, des véhicules Chrysler 300, Dodge Charger et camionnettes RAM font aussi l’objet du rappel volontaire.
En ce sens, plusieurs se demandent aussi si les véhicules de patrouille utilisés par les forces constabulaires pouvaient être piratés.
Le constructeur Fiat-Chrysler a indiqué dans son communiqué de rappel qu’aucun incident n’était survenu en raison d’une telle activité, tout en soulignant que le piratage des systèmes d’un véhicule constituait un crime aux États-Unis.
L’agence de la sécurité des transports aux États-Unis, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a exprimé des inquiétudes au sujet de la sécurité des systèmes de contrôle des véhicules dit «connectés».
Quant à d’autres il se sont demandés s’il ne serait pas intéressant de développer un dispositif qui ferait en sorte qu’une voiture pourrait être démarée et contrôlée à distance en cas d’urgence, exemple en cas d’incendie où un véhicule se trouve devant une borne fontaine, il pourrait être déplacé à distance. Autre possibilité, un service de raccompagnement virtuel si le conducteur n’est pas en mesure de prendre le volant dû à des facultés affaiblies, un service pourrait amener le conducteur chez lui en le raccompagnant en controlant le véhicule à distance. Si ça se fait pour un drône, pourquoi pas pour un véhicule. Le côté plus sombre d’un contrôle à distance c’est que des terroristes pourraient utiliser un véhicule, le bourrer d’explosifs et le contrôler à distance et le faire exploser sur une cible quelconque, sans personne à bord.
Face à ce rappel, chez les autres constructeurs c’est le mutisme. Est-ce que Wired commandera d’autres tests afin de voir si d’autres constructeurs sont fautifs en ce sens?